Le cornet à bouquin

Quel drôle de nom ! Un cornet acoustique pour lire un bon livre au fond de votre lit ? A moins qu'il ne s'agisse d'un vieux livre dont les pages sont cornées ?

 

Avant d'aller plus loin , écoutons le :

Josquin des Prez: Mille Regretz; Bruce Dickey, Cornetto and Hanneke van Proosdij, organ

D'après Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cornet_%C3%A0_bo    

Certains hasardent à faire remonter ses origines à l'olifant, taillé dans une défense d'éléphant, ou au shophar, taillé dans une corne de bouc. Le cornet à bouquin est un instrument généralement en bois qui se joue grâce à une embouchure (corne, en ivoire ou en bois), ce qui le classe dans la famille des cuivres.

L'étymologie pour bouquin de l'italien bocca (bouche) pour embouchure est souvent invoquée. Le cornet à bouquin est fabriqué à partir de deux planches creusées à la gouge puis collées, suivant une forme conique et courbe, le tout recouvert de parchemin ou de cuir, et percé de sept trous, six devant, un derrière.

Le cornet muet est un cornet dont l'embouchure est taillée directement dans la masse du cornet , il est fabriqué en une seule pièce droite et n'est pas recouvert de cuir ni de parchemin. Cette méthode de facture est aussi parfois utilisée pour certains cornets à bouquin.

Cet instrument possède un répertoire très riche. Ses moments les plus féconds se situent entre la fin du XVIe siècle et le milieu du XVIIe, principalement en Italie du Nord et en Allemagne. À la Renaissance, le cornet à bouquin devient l'instrument-roi pour l'interprétation des parties de soprano – aux côtés du violon, seul capable de rivaliser en virtuosité avec lui et qui finit par le supplanter. Cet instrument disparaît progressivement au début du XVIIIe siècle. Le cornet peut être utilisé pour le répertoire de beaucoup de musique d'église (sonates, canzone, ricercari ou musique vocale). L'exemple le plus célèbre demeure celui des Vêpres à la Vierge (1610) de Claudio Monteverdi

Christina Pluhar -L'Arpeggiata: Vespro della Beata Vergine ( Dixit Dominus)

La basse des cornets est appelée serpent, du fait de son aspect sinueux.

 

 

Pour en savoir plus sur le serpent : http://www.musicologie.org/sites/s/serpent.html

Histoires d'instruments : le cornet à bouquin

Anecdotes :

Le cornet à bouquin était un instrument jadis très vendu et utilisé dans les rues pour faire du bruit durant le très grand Carnaval de Paris, au moment du Mardi Gras comme au moment de la Mi-Carême. Quantité d'auteurs en parlent : « C'est aujourd'hui jeudi ; le traditionnel cornet à boucquin retentit : les oreilles timides se bouchent. » (Texte signé Jean Cabochard, intitulé Adieu beau Carnaval !! extrait de La Mi-Carême, adieux au Carnaval de 1863 publié par MM. Horace d'Albion et Victor Collodion, Paris 1863.)

 

 

 

En 1881, c'est un marchand de cornets à bouquin sur les champs de foire, le français et parisien Romain Bigot, qui invente le bigophone, instrument de musique carnavalesque qui connaît une très grande vogue qui dure au moins jusqu'au début des années 1940.

En janvier 1907, la pratique du cornet à bouquin dans la rue est règlementée par une Ordonnance de police sortie à l'occasion du Carnaval de Paris :

Article 1 :
6 – (Il est interdit) De sonner, sur les voies parcourues par les tramways, du cornet à bouquin ou de tout autre instrument dont le son pourrait être confondu avec celui de l'avertisseur employé par les conducteurs desdits tramways.

Quelques cornettistes célèbres actuels, et enseignants

Jean-Pierre Canihac, membre fondateur des Sacqueboutiers de Toulouse, enseignant à l'école de musique de Catalogne,Barcelone

Bruce Dickey, enseignant à la Scola Cantorum, Base : http://www.youtube.com/watch?v=yTxUcOVWShU&list=PL567802A10179A7EA

Jean Tubéry, fondateur de l'Ensemble La Fenice, enseignant au Conservatoire de Paris, et au Conservatoire Supérieur de Lyon

William Dongois, enseignant à la Haute Ecole de musique, Genève : http://www.youtube.com/watch?v=0U3jGWLFmsQ

 

Adrien Mabire, enseignant au Conservatoire de Versailles

Philippe Matharel, enseignant au Conservatoire deToulouse

Gebhard David, enseignant à l'Académie fur Alte Muzik, Breme

Frithjof Smith, enseignant à la Musikhochschule, Trossingen