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Des origines de l'écriture musicale

L’écriture de la musique occidentale n’a jamais cessé d’évoluer depuis près de trois millénaires.

HAUTE ANTIQUITE : 9ème siècle av. JC- Orient

La première trace de notation musicale connue apparaît vers 900 av. J.-C. sur une tablette babylonienne. Née de l’écriture même, elle lui emprunte pour la désignation des notes les lettres alphabétiques et accents grammaticaux.

Découverte au début des années 1950, cette tablette d’argile datant du XIVe siècle avant Jésus Christ est la plus vieille pièce de musique connue à ce jour.

Voyagez 3 400 ans en arrière en écoutant la plus vieille chanson du monde

 

The Oldest Song in the World

Après des recherches dans l’ancienne ville syrienne de Ugarit, cette plaque d’argile recouverte de signes cunéiformes en langue hourrite s’avère être la plus ancienne trace de musique présente à ce jour. D’après les scientifiques, il s’agirait d’un hymne à Nikkal, la femme du dieu de la lune Yarikh. Cette chanson évoquerait une femme qui n’arrive pas à avoir d’enfants, et fut un véritable succès populaire à l’époque.

ANTIQUITE : 5ème siècle avant JC - Grèce / Occident

Plus tard en Grèce en 600 av. J.-C., l’usage de l’ordre alphabétique intervient pour désigner la succession des notes selon leur hauteur. L’Occident chrétien reprend ce procédé au IXe siècle, mais seules les sept premières lettres de l’alphabet sont utilisées, répétées ensuite dans une graphie qui diffère selon l’octave.

HAUT MOYEN ÂGE - Occident

590 : Premiers textes officiels fondateurs

- Pontificat de Grégoire qui codifie le chant liturgique pour toute l'Eglise.

751 : Réforme de la liturgie : De liens politiques puis culturels naît le chant romano-franc, c'est à dire le "chant grégorien".

L’homme occidental ressent tardivement la nécessité de noter la musique qui sert d’abord à la pratique du culte. La notation de la voix chantée sous forme de neumes (du grec neuma: signe, geste) qu’il invente au IXe siècle présente des traits écrits d’un mouvement de plume qui suit le mouvement de la voix et l’oriente.

 

Virga : Le mouvement de plume oriente la hauteur de la voix dans la notation neumatique ici franco-messine sans lignes du XIIe siècle.

Là encore, la notation s’élabore en miroir de l’écriture. Les deux signes fondamentaux de la notation neumatique sont la virga: un son plus aigu que le précédent et le punctum: un son plus grave que le précédent. Groupés par deux ou trois, ces signes servent à former tous les autres. Le Moyen Âge se préoccupe peu de noter la musique instrumentale sous une forme particulière: il connaît le concert instrumental, mais les instruments jouent ce qui est avant tout une fidèle transcription de la musique vocale. L’écriture neumatique, de son côté, ne cesse d’évoluer. Une révolution intervient avec l’invention de la portée, système de lignes où les notes prennent place, de façon à figurer leur hauteur. 

Le rapport du point à la ligne de la portée définit clairement la hauteur des notes dans cet extrait du Manuscrit de Saint-Martial de Limoges du XIIe siècle

C’est sous l’impulsion de Guido d’Arezzo (992 – 1050)*, bénédictin et théoricien musical italien du XIe siècle que l’on va tracer quatre lignes, de sorte que chaque ligne et chaque interligne définisse un son précis. Les lettres placées en début de ligne donnent la tonalité de celle-ci, et c’est la déformation de ces lettres en symboles qui donnera naissance aux clés. Les syllabes de la solmisation solfégique ut, ré, mi, fa, sol, et la sont aussi mises en place.

Dès la fin du XIe siècle, la technique d’écriture va de plus en plus guider les changements dans l’histoire de la notation musicale. La calligraphie, la gravure, l’imprimerie jusqu’à la typographie vont avoir un impact décisif sur ses dernières évolutions. Au XIIe siècle, l’usage de la plume d’oie, qui remplace le roseau taillé, transforme le punctum des neumes en un carré noir.Cette notation carrée, avec la portée munie de ses clefs, se retrouve dans ses principes jusqu’à aujourd’hui.

Les premières notes imprimées de la notation carrée dite « romaine » ( car employée pour le chant grégorien, liturgie officielle de l’Église catholique de rite romain ) de la fin du XVe siècle encrent beaucoup le papier.

pour en savoir plus  : L'origine du nom des notes de musique

LA RENAISSANCE

Au XVe siècle le papier remplace le parchemin. Les notes noires et compactes, dont l’encre traverse trop facilement la feuille, sont simplifiées par les imprimeurs pour  devenir les losanges blancs. La première impression typographique complète de partition sans ajout manuscrit a lieu en 1501. Le typographe Ottaviano Petrucci (1466-1539) se sert de caractères mobiles en bois (dont il sculpte lui-même les signes) pour imprimer son Harmonice musices odhecaton: il imprime d’abord les lignes de portée puis le texte et les clefs et enfin les notes. Le parchemin est alors pressé contre les caractères encrés, à l’aide d’une presse.

Ottaviano Pretucci imprime à Venise, et dès le début du XVIe siècle, ses partitions en trois passages successifs : d’abord les lignes, puis le texte et enfin les notes et les clefs

Le XVIe siècle

Le XVIe siècle enfin, sous l’influence des graveurs, confrontés à des problèmes de superposition de losanges pour l’écriture des accords, donne naissance à la notation ronde encore d’actualité. Les progrès en matière de poinçon en métal permettent une finesse que la typographie de l’époque ne permet pas.

Le moine français Anselme de Flandres définit la syllabe de la septième note de la gamme: si par les deux lettres acrostiches du dernier vers de l’hymne de Paul Diacre, Sancte Iohannes.

Toujours au XVI° siècle, un dénommé Gioseffo Larlino (1517-1590) serait, dit-on, le créateur de la portée actuelle et donc l’instaurateur de la 5ème ligne.

La plus ancienne gravure sur metal, est un recueil de Canzonetti appelé Diletto Spirituale et est édité à Rome par Simone Verovio en 1586. Elle reproduit la calligraphie manuscrite de l’auteur sur une plaque de cuivre, comme s’il s’agissait encore d’un dessin travaillé au burin

Malgré cet ajout, la portée s’est avérée insuffisante car on avait besoin d’un espace plus étendu pour les tessitures de voix au-dessus et en dessous de la portée. Afin de ne pas rajouter de lignes supplémentaires, on ne fera que les suggérer par la présence d’un petit trait horizontal, traversant la note,  selon sa position.

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L’EPOQUE BAROQUE

En 1673, la syllabe ut, est jugée peu euphonique, peu harmonieuse,  par l’Italien Giovanni Bononcini (1670-1747), et elle se voit remplacée par la syllabe do, dans Musico prattico en 1673,  en référence au nom du compositeur italien Giovanni Battista Doni (1593-1647).

 

On a gardé jusqu’à aujourd’hui le même système d’écriture de la musique.